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IDEAL Indépendance Démocratie Et Action Laïque
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IDEAL Indépendance Démocratie Et Action Laïque
2 février 2012

PARRAINAGE DES MAIRES OU SYSTEME CENSITAIRE MASQUÉ

 Le jour où un quasi inconnu, Jacques Chaminade, dit disposer des 500 parrainages pour être candidat à l’élection présidentielle, Marine Le Pen et Christine Boutin ne les ont pas encore.

Afin d’éviter des candidatures fantaisistes qui aurait dévalué l’importance du vote, la loi qui instaura l’élection du président de la république au suffrage universel, donnait aux maires la responsabilité de valider toute candidature. Chaque candidat devait avoir l’aval de cent maires dont le nom était connu de la seule administration. Un peu plus de dix ans après, ce nombre est porté à cinq cent et les parrainages rendus publics. L’esprit n’est plus le même. Il ne s’agit plus d’un obstacle pour l’éventuel postulant mentalement déséquilibré mais de la mise en place d’un scrutin censitaire inversé.

Désormais pour être éligible, il faut avoir l’aval des partis politiques qui encadrent, d’une façon ou d’une autre, tous les maires. L’élection présidentielle n’est donc plus la « rencontre d’un homme avec le peuple » mais la désignation par un collège très restreint du président de la république. Collège composé par ceux qui tiennent les deux grands partis politiques, c'est-à-dire quelques hommes à droite et à gauche, issus essentiellement du même moule, la haute fonction publique. L’essence démocratique disparaît au profit d’un mode de désignation qu’on retrouve par exemple chez les mérovingiens, c’est dire l’ampleur du recul de la démocratie.

Cependant, ce scandale en cache un autre, qui aggrave les traits du premier, il concerne le statut accordé aux partis politiques. La législation mise en place depuis près de trente ans et dont ils ont la responsabilité leurs accorde des privilèges exorbitants. Ils ne participent plus seulement à l’expression démocratique, ils la coiffent. Leur financement public étant l’aspect visible de la place qu’ils ont prise, et qu’il est démocratiquement vital de supprimer.

Car, le financement public donne des moyens considérables aux directions qui le perçoivent et qui peuvent se passer d’adhérents comme de militants, donc de leur contrôle démocratique naturel.

Nos dirigeants politiques, qui ont pour doctrine le contraire de la leçon de Voltaire, c'est-à-dire tout faire pour que vous puissiez vous taire, tutoient en permanence les rives de l’ancien régime. C’est un risque. On sait comment ça se termine !

 

 

 Post scriptum :

(Une de nos anciennes colonies, le Sénégal, à qui on a exporté comme d’habitude nos règles, ne s’embarrasse pas des détails juridiques. Le titulaire du pouvoir désigne maintenant ses concurrents. Est-ce grâce au système du parrainage ?)

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